languageالعربية

Midi Show: Des jeunes dissertent sur la Révolution et Saïed...

Naoures Zoghbi Douzi, militante politique, a déclaré, dans Midi Show de ce vendredi, que personne ne peut nier que la date du 17 décembre 2010 est le premier appel à la solidarité entre le peuple tunisien, après l'agression contre Bouazizi et son immolation par le feu, en signe de protestation contre le traitement des forces de sécurité à son égard.

"Ceux qui sont sortis, à l'époque, n'ont pas brandi de slogans politiques, mais ont réclamé travail, liberté et dignité", a-t-elle indiqué.

Zoghbi a estimé que ce que fait le président de la République, Kaïs Saïed, ne représente ni le 17 décembre ni le 14 janvier, car il n'était pas présent à ces deux dates cruciales en Tunisie, notant que certains essaient d'oublier que de nombreux partis étaient affiliés à l'islam politique, pas seulement Ennahdha, "et tout le monde a ouvert la patente de la révolution même en n'ayant pas été actifs et n'y avoir pas participé".

Concernant l'idée de la cohabitation, l'invitée de Midi Show a déclaré que la première personne à avoir appelé à cette idée était le martyr Chokri Belaïd, qui a préconisé que la Tunisie soit un État civil, démocratique et pouvant accueillir tout le monde.

Elle a, par ailleurs, considéré que la feuille de route annoncée par Kaïs Saïed n'est représentée que par lui et ses alliés, car il n y a pas eu de rupture avec l'ancien système.

"Même dans ses choix et ses décrets, comme d'habitude, il s'est adressé aux fonctionnaires et à la classe moyenne, tandis que les familles qui contrôlent l'économie, sont restées épargnées de tout jugement", a-t-elle expliqué.

Naoures Zoghbi Douzi a estimé que le président de la République rêve de choses qui ne pourraient pas être mises en œuvre dans la réalité et ne sait pas ce qui se passe en Tunisie et qu'en revanche, les jeunes sont perdus entre la Syrie et les côtes italiennes.

Concernant ses aspirations pour le Nouvel An, elle a déclaré: "On se dirige vers le gouffre, expliquant que les décisions improvisées du président de la République font perdre beaucoup de temps et ne sont pas claires.

Et d'ajouter: Saïed veut changer la Constitution... De quelles élections parle-t-il, et les partis qui ont commis des crimes électoraux sont toujours présents dans la scène politique ? Qui sera élu, où et comment cela aura-t-il lieu ?

Pour sa part, Ahmed Falleh, membre du bureau politique d'Ennahdha a évoqué la date du 17 décembre, déclarant: "C'est un jour indélébile et il restera une étoile d'honneur sur le front de tous les Tunisiens solidaires (...) le 14 janvier est le début du point culminant du mois de la Révolution. Il ne peut pas être considéré comme un coup contre la révolution, mais plutôt le début d'une période au cours de laquelle l'État est passé d'une période de régime dictatorial à une période de prospérité et de démocratie.

"Il y a eu de nombreuses erreurs au cours des dix dernières années, ce qui est normal car c'est une période associée à une phase de transition, mais il n'y a pas eu de coup d'État contre la Révolution et ses objectifs, comme c'est le cas actuellement", a-t-il ajouté.

Le membre du bureau politique du mouvement Ennahdha a souligné que la société tunisienne acceptait toutes les sectes et tendances pour construire le pays sans divisions idéologiques.

"Tout le monde est impliqué dans le processus de construction et de responsabilité (...) Ennahdha a reconnu que gouverner était difficile et des erreurs ont été commises", a-t-il précisé.